Comprendre et accepter ses émotions

Les différentes émotions

Qu’est-ce qu’une émotion? C’est une réaction qui nous pousse à sortir de nous même face à une situation qui arrive. D’ailleurs, dans le mot « émotion », il y a le terme « motion » qui signifie « mouvement« . Globalement, nous n’en connaissons que quelques-unes, avec en tête la joie, la tristesse, la colère et la peur. Mais il en existe des tas d’autres, plus difficile parfois à cerner, et qui nous bloquent dans nos activités.

La compréhension de nos émotions

Une émotion ne se ressent pas que dans la tête mais bien dans tout le corps. En effet, si je prends l’exemple de la colère, votre cœur va battre plus vite, votre corps sera tendu, vous aurez tendance à parler plus fort. A l’inverse, si vous êtes triste, vous n’aurez plus aucune énergie ou bien vous aurez la sensation d’avoir froid etc. Lorsque les émotions viennent une à une, il n’est donc pas trop compliqué de les reconnaitre, surtout si l’émotion est forte (ne dit-on pas « fou de rage » ou « ivre de bonheur »?!). Mais lorsqu’elles sont plus insidieuses et multiples, comment faire pour les identifier?

Tout d’abord, cela peut paraître simpliste mais il faut prendre son temps, se poser et s’écouter. Enfin, quand nous avons réussi à nous calmer, Christophe André, psychiatre très connu pour ses nombreux ouvrages sur la gestion des émotions, nous invite à nous poser trois questions :

  • quelle est sa valence: l’émotion que je ressens est-elle plutôt agréable ou désagréable?
  • quelle est son intensité: si je suis en colère, est-ce que je ressens plutôt de l’agacement ou de la rage? Si je suis fatigué, suis-je lassé ou éreinté?
  • quels sont les symptômes: qu’est ce que mon corps ressent, comment je vois le monde?

En effet, sur ce dernier point, nous aurons tendance à voir les gens, l’environnement et l’avenir en fonction de l’état dans lequel nous sommes. Rien n’est réellement objectif. Lorsque nous sommes heureux, nous voyons « la vie en rose », et lorsque nous sommes triste, « le ciel est gris ».

Nous avons tendance à classer nos émotions en deux catégories: positive (joie, sérénité, fierté) et négative (tristesse, jalousie, colère). C’est une erreur. Toutes les émotions ont leur utilité. La peur n’est pas négative, elle nous sert à nous protéger du danger. La tristesse n’est pas négative, elle nous permet de récupérer. Toutes les émotions sont bonnes à ressentir, le tout est de ne pas se laisser déborder par elles.

Compréhension de nos émotions

La gestion de nos émotions

Une émotion est une réaction automatique qu’on ne peut empêcher de survenir. Il est inutile d’essayer d’endiguer l’apparition de nos émotions, elles sont naturelles et adaptées. Elles ont d’ailleurs bien souvent des bénéfices. C’est ce que l’on peut appeler une « réaction adaptative« . Par exemple, la peur. Elle accélère notre rythme cardiaque. Plus le cœur bat rapidement, plus le sang et l’apport en oxygène sont envoyés aux muscles. Durant la Préhistoire, c’est ce qui permettait aux hommes d’échapper à l’attaque des bêtes féroces, car ils avaient la possibilité de courir plus vite. De même que la « chaire de poule », phénomène qui arrive lorsque nos poils sur nos bras se dressent. Les hommes préhistoriques étaient très poilus, et cette « chair de poule » leur permettait de paraître plus menaçant.

Cependant, nous pouvons, autant que faire ce peu, essayer de les identifier afin de les maîtriser. L’intérêt est de ne pas se laisser submerger. Une fois que nous avons réussi à observer / respirer / nommer l’émotion, nous pouvons l’accueillir. Nous pouvons la mettre en relation avec un événement survenu, une nouvelle. Nous devons l’accepter sans se laisser envahir. Lorsqu’un enfant se met en colère, nous ne devons pas systématiquement lui dire de se calmer immédiatement, que ce n’est pas grave, mais nous devons écouter son émotion et l’accueillir. Il est important d’expliquer à l’enfant que ce qu’il ressent est normal et compréhensible. Vous devez lui dire que vous aussi vous seriez en colère à sa place, et que ça peut prendre un peu de temps avant qu’elle ne disparaisse. Vous pouvez le contenir dans vos bras ou le laisser taper dans un matelas pour qu’il ne se blesse pas et ne casse rien. Invitez le à mettre des mots sur ce qu’il ressent et pourquoi c’est ce qu’il ressent.

Comment faire pour me sentir mieux ?

Les émotions ne se contrôlent pas mais se comprennent. Je ne peux absolument pas donner l’ordre à mon émotion de s’arrêter. Je dois l’écouter et la respecter. La méditation, le yoga, la cohérence cardiaque, la relaxation… mais aussi le sport, la cuisine, le ménage… Il y a énormément de méthodes et de solutions pour apprendre à être maître de soi. La principale et essentielle, en complément des autres, reste la respiration. En effet, elle joue un grand rôle pour nous aider à gérer les symptômes du stress et réduit l’anxiété. Des respirations profondes aident à la production d’endorphines et d’enképhalines dans votre corps. Ces substances contribuent à la détente et peut nous aider à retrouver un certain équilibre mental.

Enfin…

Les émotions ne nous quittent jamais. Et si nous prenions le temps, là, tout de suite, devant notre écran, de nous demander qu’est-ce que nous ressentons. Question difficile lorsque l’on pense ne rien ressentir de particulier lorsqu’il n’y a rien de négatif. Alors essayons de profiter de ces instants d’apparence neutre pour prendre le temps de nous recentrer sur nous-même, pour apprendre à faire la paix avec notre intérieur et à le comprendre.


© Auteur de l'article : Pauline GEORGE, psychologue à distance